Les discriminations à l’embauche perdurent, un observatoire des discriminations pour comprendre et agir enfin efficacement ?
Année après année, les diverses études menées sur la discrimination à l’embauche se succèdent et … se ressemblent.
Ahmed, résidant en Seine-Saint-Denis, a deux à trois fois moins de chance de recevoir une réponse à sa candidature pour un emploi que Xavier, résident dans les Yvelines.
Les chartes, les labels « égalité des chances », le « testing », le « name and shame », malgré une multitude d’actions, les progrès sont très faibles.
Un rapport récent du think tank Terra Nova décrit des attitudes systémiques qui perdurent, et propose la création d’un organisme indépendant consacré à la lutte contre les discriminations.
Avec pour première mission de collecter des données permettant ensuite d’orienter les actions.
Le défenseur des Droits a lui aussi publié en juin un rapport proposant la création d’un « observatoire des discriminations », pour évaluer les comportements et l’efficacité des mesures prises.
Parmi les milliers de réclamations enregistrées par le Défenseur des Droits chaque année, un tiers est lié à l’origine, un deuxième tiers est relatif au genre, et le dernier tiers concerne les handicaps.
Les enquêtes montrent qu’en fait il s’agit rarement d’une intention délibérée, et les sanctions légales existantes sont peu prononcées.
Les mécanismes sont insidieux, ils affectent particulièrement les jeunes, et le rôle discriminant de l’origine qu’ils subissent souvent est encore plus sensible en période de crise économique.
Collecter des données pour mieux comprendre les mécanismes et évaluer la réalité de l’efficacité des mesures mis en place est une action qui devrait faire consensus.
Il semble clair que ces discriminations systémiques ne pourront être corrigées que par des actions coordonnées, à l’efficacité prouvée, et menées dans la durée.